Tous à poil !

6h30
Ce matin-là, il fait encore complètement nuit quand je marche vers la gare pour aller à la fac. La plupart des maisons sont encore plongées dans le noir et il n’y a personne dans les rues (tu m’étonnes…). Comme le dirait ce grand philosophe qu’est Corneille : « Y’a rien à faire j’suis seule au monde ! » .
Du coup, quand je vois une voiture faire le tour du rond point un peu plus loin et s’engager dans ma rue, je suis presque contente : je ne ne suis pas la seule personne de cette ville à me lever avec les poules !
Heu… Attendez…. Je suis seule. Il fait nuit noire. Une voiture se dirige vers moi et je suis « contente » ?! Eh bien au moins, je ne manque pas de confiance, hein !
Entre temps, ladite voiture est arrivée à ma hauteur et a tellement ralenti qu’elle roule maintenant très TRÈS lentement. En même temps, elle ne pourrait pas aller beaucoup plus vite vu que le conducteur ne regarde pas du tout la route. Il me fixe. Avec ce genre de regard qui vous fait dire :

Houston

Ah. Et en plus, surprise : monsieur semble être nu du haut… Rappelez-moi pourquoi j’étais contente de croiser quelqu’un ?! Finalement, il ré accélère et s’en va.

20 secondes plus tard, j’entends un bruit de moteur dans une rue proche de la mienne et qui donne sur le même rond point. C’est mon jour de chance : Monsieur Nu-du-haut a pris un sens interdit un peu plus loin pour pouvoir faire une petite boucle et revenir à ma rencontre (en roulant comme un malade, bien entendu). Sauf que cette fois-ci, il se gare à mon niveau sur le trottoir d’en face et commence à ouvrir sa portière. Toujours en me fixant. Toujours avec ce regard. Il est temps d’appeler Houston (aka mes parents, pour avoir un peu d’aide car je ne suis quand même qu’à 200m de la maison…) J’attrape mon portable et… Ah… Tiens… C’est super rigolo : pas moyen de me souvenir de ce numéro que je connais depuis 19 ans !! On serait dans un épisode de New York Unité Spéciale, j’aurais déjà noté le numéro de la plaque, fait un croquis de la voiture et dessiné vite fait le portrait robot du mec au Bic sur le dos de ma main. Mais on est en banlieue parisienne, un matin d’octobre à 6h30 et je suis donc incapable de me souvenir du numéro de chez moi. Et puis de toute façon, je dessine pas hyper hyper bien :

Portrait robot

Portrait robot

Au pire, quitte à avoir mon portable dans la main, je peux peut-être m’en servir comme d’une sorte de matraque ou d’un point américain ? (Les clés sont bien plus efficaces, je sais bien, mais je pense que cette idée devait être rangée juste à côté de mon numéro de téléphone, bien au fond de mon cerveau). Étant donné que je cours le 100 mètres en 5 jours et que M. Nu-du-haut a une voiture, la fuite n’est pas vraiment une option. Ne reste plus qu’à serrer les poings et à me jeter sur lui s’il s’approche (tout en ayant un peu envie de chialer de peur, soyons TRÈS clair sur ce point.).

Finalement, je ne sais pas par quel miracle, mon numéro me revient. Ma mère décroche, totalement endormie. Autant vous dire qu’au son de ma voix, en 2 secondes, elle est bien BIEN réveillée !

— Ne t’inquiète pas, papa arrive ! Je te garde au téléphone pendant ce temps.
— Pour le moment ça va mais le mec est en train de sortir de sa voiture…
— Papa est descendu, il sort la voiture et il arrive tout de suite !
— Ah cool. Parce qu’en fait, M. Nu-du-haut est finalement nu de partout…
— Attends, ne quitte pas…… Voilà c’est bon ! J’ai jeté un survêtement à ton père, il allait partir à poil !
— Hein ?!?!

1 minute plus tard, j’entends le moteur de la voiture de mon père au bout de la rue. M.Nu-de-partout aussi. Il me voit au téléphone et je pense qu’il réalise qu’il est nu, au milieu d’une chaussée sur laquelle arrive, à environ 5000 km/h, quelqu’un que j’ai appelé pour m’aider et qui est manifestement assez contrarié par toute cette histoire… (c’est précisément à cet instant que la panique change de camp.) HAHAAAA !! ON FAIT MOINS LE MALIN, MAINTENANT !
Bien entendu, M.Nu-de-partout-mais-pas-téméraire se sauve avant l’arrivée de mon père (qui passera ensuite une bonne demi-heure à tourner dans les rues pour tenter de le retrouver…).

Si ça se trouve, c’était juste un mec parti de chez lui un peu trop vite pour que sa femme ait le temps de lui jeter un survêtement… (En fait non. Et il a été arrêté quelques semaines plus tard.)

tous-a-poil

 

Quand ma banque tente une opération séduction

Je suis le genre de personne qui ne décroche pas aux appels de numéros inconnus. Surtout quand je suis au bureau.
Mais ce matin-là, au bout du 6ème appel, je finis par m’inquiéter…

— Allô ?
— Madame F. ?
— Oui ?
— Bonjour madame, c’est la banque.
(Je savais que je n’aurais pas du décrocher !) Oh… Il y a un problème ?
— Non non, pas du tout !
— Tant mieux ! Mais alors…? Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
— Je vous appelle parce qu’il me semble qu’on ne se connait pas. Ça serait bien qu’on se rencontre. On pourra parler de votre situation, des placements possibles, de…
— Excusez-moi, je vous coupe. Vous avez dit « des placements possibles » ?
(voix guillerette) Oui oui !
— Vous avez vu mon compte…?
(Même voix guillerette) Oui bien sûr !
— Donc vous avez vu que j’ai 4,5 € de côté. À la louche… C’est vraiment nécessaire de… les placer ?
— Heu… Non, effectivement. Mais ça serait quand même bien qu’on se voit pour parler.
— Je suis désolée madame mais je vais devoir refuser. Vous avez envie de me vendre vos produits, et je comprends très bien. Mais vous le voyez vous-même, je n’ai pas grand chose. Et puis quoi qu’il arrive, ce serait compliqué : je ne suis jamais disponible pendant vos horaires d’ouverture.
— Je suis sûre qu’on peut trouver un moment ! Le jeudi par exemple. On fait nocturne !
(Essayons d’être sympa…) Bon… Vous fermez à quelle heure le jeudi ?
(Le retour de la voix guillerette) 18 heures !
— Hahahaha !! Pardon. À cette heure-ci je n’ai pas du tout terminé ma journée, en fait.
— Ah. Bon. C’est compliqué avec vous, hein… Si vous préférez, on est ouvert le samedi matin. Vous ne travaillez pas le samedi ? On se dit samedi, alors ??
— Non non. On ne dit pas samedi. C’est le seul jour où je peux dormir. Donc non, je ne préfère pas. Surtout si c’est juste pour parler.
— Bon. Très bien. Je comprends. Je vois bien qu’on ne va pas y arriver. Vous avez vraiment un planning compliqué, vous ! Mais si vous avez besoin de quelque chose, vous avez mon numéro. Ou n’hésitez pas à passer à l’agence.
— Je vous remercie. Au re…
— ET UN CALENDRIER !?!
— Pardon ?
— On a reçu les calendriers ! Vous avez besoin d’un calendrier ? Vous pouvez passer en récupérer un si vous voulez !
— … (oui, j’ai d’abord marqué un petit blanc de… surprise) … Non merci. Au revoir.

« On n’attrape pas les clients avec un calendrier. » is the new « On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. »

Qui a envoyé Laurent Voulzy chez Julie Lescaut ?

Tournage d’épisodes de Julie Lescaut. Je vous passe le pourquoi du comment je suis là mais à force de me voir squatter le plateau tous les jours, on me propose mon tout premier stage. Ils n’ont absolument pas besoin de moi, c’est juste pour être sympa (et assurés, tant qu’à faire !) Autant vous dire que je suis hyper contente et que même si on ne me demande que des petites choses, j’ai envie de faire ça bien.

Entre autres trucs, je stoppe des voitures dans la rue, je demande le silence. Le silence… Le Fameux. Celui pour lequel

  • on te demande de trouver dans quelle rue du quartier se planque l’employé municipal qui souffle des feuilles et qui ruine le son de toutes les prises
  • on t’envoie, du haut de tes 18 ans, stopper des travaux de voirie (et où tu ne démens surtout pas quand les mecs te prennent pour un flic avec ton talkie walkie parce que tu sais que c’est la seule raison pour laquelle ils ont stoppé les marteaux-piqueurs).

LE Silence.

Ce jour-là, on tourne dans les bureaux du « commissariat » des Clairières (ouais, à Vanves quoi. Mais je trouve ça plus joli « Les Clairières ». Cette fameuse ville qui doit compter 33 collèges, 49 lycées, 237 banques et un taux de criminalité plus élevé que celui de Chicago). Tout est calme dehors donc je suis à l’intérieur avec le reste de l’équipe. On va tourner une scène classique d’interrogatoire dans le bureau de Lescaut. Tout le monde se met en place.
Silence, s’il vous plaît !
Moteur demandé.
Ça tourne.
Et… Action !

— Monsieur Dupond. Que faisiez-vous mercredi dernier à 1h du matin ?
(musique et petite voix au loin) J’ai le coeur grenadine, pas d’soleil sur ma peau oouuhoohouuhoo !!
— Coupez ! C’est quoi ce truc ?!

Sauf qu’entre temps, plus un bruit. Pas moyen de savoir ce que c’est, d’où ça vient, si quelqu’un dans le quartier a décidé d’apprendre à chanter Voulzy PILE à ce moment-là.
On y retourne.
Silence, s’il vous plaît !
Moteur demandé.
Ça tourne.
Et… Action !

— Monsieur Dupond. Que faisiez-vous mercredi dernier à 1h du matin ?
(re musique et re petite voix au loin) J’ai le coeur grenadine, pas d’soleil sur ma peau oouuhoohouuhoo !!
— COUPEZ !! Quelqu’un va arrêter ce truc !

Ce jour-là, « quelqu’un », c’est moi. Je cours voir ce qui se passe (et accessoirement, faire taire Laurent Voulzy). Bien entendu, comme la première fois… il n’y a plus un bruit. La rue est déserte, en dehors d’un petit groupe vers lequel je me précipite même si je me doute que ça ne peut pas venir d’eux : ils sont 3 ou 4, debout autour d’un grand biker moustachu tatoué assis sur sa moto. Mais bon… Ils savent peut-être d’où ça vient. Je continue de courir vers eux et au moment où je m’apprête à leur parler, la musique repart de plus belle, juste à côté de moi cette fois, et le biker se met à minauder en regardant une caméra (que je découvre à ce moment-là) et chante en play back :

— J’ai le cœur grenadine, pas d’soleil sur ma peau oouuhoohouuhoo !!
— STOP ! Excusez-moi ! Je suis désolée de vous arrêter mais qu’est-ce que vous faites ?
— COUPEZ ! On tourne une pub. Vous dérangez, là ! Poussez-vous, merci !
— Vous avez une autorisation ? Parce que c’est vous qui dérangez notre tournage avec la musique.
— (Un autre mec arrive derrière moi et…) Bonjour, c’est moi qui suis responsable. Désolé, on n’a pas grand chose à tourner, on voulait faire ça rapidement…

Je me retourne et je découvre donc que la personne qui vient de catapulter Voulzy dans un interrogatoire de Julie Lescaut (avec un timing millimétré !) n’est autre que… Jérôme de « Premiers Baisers » !

CONCLUSION
Si j’ai bien compris :

Lescaut_Voulzy_Premiers-Baisers

 

Tentez l’aventure Christine and The Queens !

Les « petites aventures », en général, c’est la séquence « Vidéo Gag » racontée par la fille qui doit aller remettre un prix sur scène, qui trébuche sur le tapis, rate une marche et se ramasse devant toute la salle… (Oui, ça AUSSI, c’est arrivé pour de vrai.). Mais de temps en temps, ça peut aussi être la séquence « Euromillions » racontée par la fille qui a gagné le gros lot. Et aujourd’hui, le gros lot, c’est le concert de Christine and The Queens à la Gaité Lyrique.

Ça fait des semaines que j’attends ce concert. (Depuis que j’ai vu ça aux Victoires de la musique et que ça m’a retournée : http://youtu.be/z4-Lra7TaeE ) Des semaines pendant lesquelles j’ai eu le temps :

  • de m’impatienter,
  • d’oublier,
  • de me rappeler,
  • de perdre les billets,
  • de retourner mon appart,
  • d’accuser le chat,
  • de les retrouver,
  • de me ré impatienter,
  • de chanter « Nuit 17 à 52 » sous la douche (rarement un refrain aura été autant massacré… Mais maintenant, je peux ajouter « Baleine : lu, écrit, chanté » à mon CV).

Dans la salle, en attendant que ça commence, on nous passe de la musique. Les gens crient presque pour se parler. Du coup, on capte des morceaux de conversations :

— C’est moi qui t’ai fait connaître Christine and The Queens ?
— Oui.
— Ah ouais… Mais quand ?
— On entend un des morceaux sur ta sextape…
— Ah ouiii !! Elle était dans ma playlist, c’est vrai !! J’adore….

(On n’en doutait pas !)

Rien que là, déjà, je considère que prendre des billets pour ce concert a été une des meilleures idées de l’année ! Et ça n’a même pas encore commencé…

Et quand ça commence…. J’en prends plein les oreilles, les yeux, le cœur (il a beau être de l’autre côté, elle l’a trouvé !). Ca m’embarque totalement. Sauf que du coup, je ne suis capable de chanter que les fins de phrases (j’écoute les débuts) et j’en oublie de danser. Au mieux je bouge la tête en rythme, un peu comme un chien sur la plage arrière d’une Punto tunée (Oui, tunée. Parce que j’ai entendu dire que les mecs soignent la sono. Quitte à être coincée sur une plage arrière, je me fais plaisir !). J’ai l’air de rien (de vraiment rien ! J’ai même des bouchons dans les oreilles vu je suis littéralement accoudée aux enceintes.) mais je m’en fiche un peu : je kiffe du début à la fin ! Et quand ça finit, j’ai simplement très envie d’y retourner !

Christine-and-the-queens5

Donc voilà, si vous aussi vous avez envie de vivre une petite aventure avec Christine and The Queens, si vous avez envie :

  • de prendre des billets, les perdre, retourner votre appart et les retrouver (et de fêter ça par une petite danse de la joie)
  • de vous impatienter
  • de chanter sous la douche un truc qui ressemble plus à une B.O. de « Sauvez Willy » qu’à « Nuit 17… »
  • d’entendre des gens parler de leur sex tape
  • d’assister à un concert plein de très bonne musique, de beaux textes, de danse, de vidéos, d’énergie, d’originalité, d’émotion, de sincérité… et de chaleur humaine
  • d’avoir l’air d’un chien de plage arrière de Punto tunée et d’en avoir rien à faire
  • de sortir de là en ayant envie de dire « Déjà ? », « Merci ! » et surtout, « À bientôt ! »

Si vous avez envie de tout ça, vous trouverez la liste des concerts par ici :
http://www.because.tv/artistes/christine-and-the-queens.html

Et en attendant, l’album « Chaleur humaine » est sorti :
http://www.christineandthequeens.com/

Christine-and-the-queens3

Christine-and-the-queens4

Christine-and-the-queens6

 

 

Libérée, délivrée !

Dans la rue, un petit garçon de 4 ou 5 ans et sa maman arrivent à ma hauteur sur le trottoir.

Lui : Tu sais maman, moi j’ai pas l’habitude de vivre en liberté.
Moi : Hahahaha !!! (pas pu me retenir)

La maman, super gênée, me jette un regard à mi chemin entre le « Hahaha qu’est-ce qu’on rigole » et le « Pitié, dites-moi que vous n’avez pas VRAIMENT entendu ! ».

La maman : Hein ? Mais enfin, pourquoi tu dis ça ?
Lui : Parce que c’est vrai. D’habitude je vis plutôt dans l’appartement.

 
Dans la même rue, une semaine plus tôt, j’ai croisé une petite fille du même âge qui courait sur le trottoir, bras grands ouverts et gilet dans le vent façon cape, en chantant/hurlant :

– Libéréééeeeeee, délivréééeeee !! Je ne mentirai plus jamaaaaaaais !

Donc, apparemment, chaque samedi, à Gambetta, les gens relâchent les enfants qu’ils séquestrent pendant la semaine.

Y VIVA ESPAÑA !

Espagne

 

L’avantage quand on passe l’épreuve de LV2 au Bac, c’est que ça ne peut que rapporter des points. En théorie, pas de stress donc.
En théorie. Parce que, bien entendu, en bonne angoissée que je suis, je me sens à peu près aussi bien que si je jouais la vie de ma famille sur 7 générations sur le commentaire d’une planche de Mafalda (j’ai donc pris espagnol, oui).
Le jour J arrive enfin. Réveillée depuis l’avant veille, j’ai eu le temps de vérifier 85 fois que j’ai bien ma carte d’identité et ma convocation.

7h45.
En arrivant au lycée, je n’en mène pas large mais au moins je suis à l’heure. La bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas la seule à être un peu tendue . On discute, on plaisante, on se parle des textes sur lesquels on espère ne surtout pas tomber. On essaie de garder les yeux ouverts, aussi (7h45 tout de même…)
Et l’heure tourne…

9h.
Personne. À part nous. Et ceux convoqués un peu plus tard et qui commencent à arriver. On n’a aucune idée de ce qui se passe mais on essaie de rester concentrés.
Et l’heure tourne encore…
Moi qui n’étais pas hyper bien réveillée, au moins ça me laisse le temps de me remettre d’aplomb.
J’ai le temps d’aller chercher un café, vous croyez ?

10h.
C’était bien la peine de se lever avec les poules ! On est désormais un bon gros troupeau à roder dans un couloir au fin fond du lycée… On n’a toujours pas de nouvelles. Et bien entendu, personne n’a prévu de jeu de cartes. On est à « ça » de lancer une partie de 7 familles avec nos  cartes d’identité.
Par contre, on n’est plus trop tendus, du coup.. Forcément…
Quelqu’un a de la monnaie ? Je pense que je vais me prendre un 3e café… Je suis plus que bien réveillée mais ça passera le temps…

11h.
Quelqu’un a pensé à appeler les hôpitaux du coin ? Juste au cas où…
Non merci, plus de café. En revanche, quelqu’un a un truc à manger ?
Tiens, regarde, je sais faire le poirier contre un mur.
Et toi, tu as compté combien de carreaux de carrelage entre la porte d’entrée et la salle de cours ? Ah ouais ? Moi, 54. Viens, on recompte.
Faut que j’aille aux toilettes. Si quelqu’un arrive, vous criez ?!
T’étais convoqué quel jour toi ?
Vraiment personne n’a un truc à manger ?!? Ah cool, des michokos, merci !

12h
Non je ne suis plus stressée du tout, J’AI FAIM ! Le mec a intérêt de se pointer avec une paëlla !!!!
Ah…. Bonjour monsieur….

– Désolé, votre examinateur est malade et le temps qu’on me prévienne et que j’arrive…
– C’est pas grave (c’est un Twix qui dépasse de votre poche ?! Je vous préviens, je ne suis pas du tout en état de plaisanter avec ça !!).
12h30.
– C’est à vous.
– Ah chouette (ÇA NE FAIT JAMAIS QUE 4h45 QUE J’ATTENDS !!)
– Comme vous avez beaucoup attendu, ce qu’on va faire c’est que vous choisissez 2 textes dans votre liste et je vous interroge sur l’un des 2. Ok ? Et je vous donne la note tout de suite.
– Heu…. Ok. Alors…. Ces 2 là (D’un coup, je regrette un peu moins l’attente).
Sur les 2, il choisit mon préféré : l’histoire d’un papi qu’une famille abandonne à l’hôpital pour partir en vacances, qui se fait jeter et qui finit par se réfugier dans un ciné porno (étrange mais drôle).
Je mène ma présentation à peu près comme je veux. Je suis plutôt contente. Soulagée. (Affamée aussi) Plus qu’à répondre aux questions.
L’examinateur réfléchit un moment. Un assez long moment (je pense que des gens sont morts de faim dans le couloir entre temps).
Et il me pose enfin une question. Une seule question. LA QUESTION :

– Que pensez-vous de la vie sexuelle des personnes du 3ème âge ?
– …. (yeux de poisson lune un peu halluciné)… Heu… Que…. Que s’ils peuvent encore et qu’ils en ont envie, c’est bien.
– Vous avez raison. Merci. Vous avez 18.

Y VIVA ESPAÑA !

Oeil de lynx

Vendredi matin dans une rame bondée de la ligne 9.
Dernier jour d’une longue semaine. Fatiguée, j’ai trouvé le moyen de m’asseoir (sans tuer personne) et je somnole, la tête posée contre la vitre (comprendre : j’ouvre un oeil de temps en temps pour m’assurer que je ne bave pas).
Dans un moment de lucidité, en jetant un coup d’oeil autour de moi, je remarque un ventre bien rond. Le genre de ventre qui ne trompe pas. Celui qui te dit que si tu le cherches, il peut accoucher là, sous ton nez, en 2 secondes, entre Trocadero et Rue de la pompe.

Au fond de moi je m’insurge :

– Les gens sont prêts à laisser une femme enceinte voyager debout ? Alors que tout le monde l’a bien remarquée ?! Depuis combien de temps elle attend ?! C’est n’importe quoi !

Le temps de me rappeler comment fonctionnent mes jambes, j’attrape mes affaires et je commence à me lever. Mon regard remonte du ventre vers le visage de la femme et alors que je vais lui proposer ma place… JE REMBALLE MA PHRASE ET ME RASSOIE DI-RECT… PUISQUE C’EST UN HOMME !

Moustache_enceinte

Note pour plus tard

Oui oui, j’ai bien confondu un homme bedonnant, aux cheveux gras et moustachu avec une femme enceinte…
Eh bien croyez-moi, ça réveille ! La preuve : quelques minutes plus tard, il ne me faudra QUE 5 essais pour comprendre que non, mon pass Navigo ne peut pas déverrouiller la porte d’entrée du bureau.

(Ce post n’est pas sponsorisé par l’amicale de la Vitamine C… et c’est bien dommage.)

 

PS : La légende dit que dans la même journée, j’aurais également tapé ma date de naissance à la place du code d’entrée de l’autre porte du bureau. Trois fois de suite. Et que s’appelorio Quézac.

Le travail, c’est la santé

Nouveau boulot depuis quelques semaines. Premier rendez-vous chez mon client le plus important. Autant vous dire que je tiens à faire bonne impression.
Check list « bonne impression » :

  • Arriver à l’heure (Je prévois donc les traditionnelles 18 alertes aux colis piégés dans le métro… et j’arrive avec 45min d’avance)
  • Être bien habillée (Mettre une chemise ne suffit pas. Encore faut-il s’assurer qu’elle soit bien boutonnée…)
  • Ne pas me prendre les pieds dans la moquette en marchant dans les couloirs (Je suis une professionnelle du genre et croyez-moi, ça n’inspire pas confiance du tout)

Mon interlocutrice est sympathique mais « speed ». L’ambiance est posée : on doit être rapide et efficace. Comme le dit si bien l’équipe B des journalistes qui commentent les Jeux Olympiques la nuit sur France TV : « On n’est pas venu là pour promener le chien à Jacques ! » (Je sais, on dit « de Jacques ». Mais pas eux, apparemment.)
Ça me va.
Alors qu’on se dirige vers le bureau, je reste CON.CEN.TRÉE : rapide coup d’œil aux boutons de ma chemise… tout en levant bien les pieds quand je marche. Une vraie pro !
On fait une halte à la machine à café.

— Tu prends quoi ?
— Un café
— Sucre ?
— Non, merci

Conversation normale entre personnes normales. Tout se passe normalement.
Je me détends un peu.

Elle me tend mon gobelet et commence à se servir.
Étant d’un naturel TRES timide, je n’ose pas parler. Je décide donc de me donner une contenance en prenant une gorgée de café. Méthode classique. (Dans ma vie, je pense avoir bu l’équivalent de 17 piscines olympiques « pour me donner une contenance ».)
Mauvaise idée.
Double mauvaise idée.
C’est bien joli de se « détendre » mais après, on commet des erreurs :

  1. J’ai totalement oublié que le café sort à peine de la machine et qu’il est donc BOUILLANT. Je me dissous littéralement la bouche. J’adorerais hurler ma douleur (tant pis pour la bonne impression !) mais un petit truc m’en empêche…
  2. Je n’ai pas regardé dans mon gobelet avant de boire. Dommage, cela m’aurait permis d’apprendre que cette machine met une touillette même dans les boissons sans sucre. Touillette qui est donc actuellement plantée bien bien BIEN au fond de ma gorge, entre mes amygdales, m’empêchant ainsi de crier, mais aussi de parler, d’appeler au secours et d’avaler le café bouillant qui continue de dissoudre gentiment ma bouche.
Cafe_touillette

Serial Killer

Il doit me rester maximum 5 secondes avant d’être découverte et de mourir asphyxiée ET humiliée.
Après tout ces efforts ? C’est non !
Plus que 4 secondes.
Un peu comme Rambo recousant lui-même ses blessures, je n’écoute que mon courage et lance ma main (à ce stade, on peut parler de « lancer ») dans ma bouche pour attraper la touillette et la tirer de là, tout en me jetant très élégamment au dessus de la poubelle pour tout recracher (café compris).

Ne me demandez pas comment c’est possible mais personne ne remarque rien… et le rendez-vous reprend son cours.

Notes pour plus tard :

  • Pour moi : Ajouter « éviter de mourir chez les clients » à la check list « Faire bonne impression »
  • Pour vous : Apparemment, j’ai l’agonie discrète. Du coup, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil vers moi de temps en temps, histoire de vérifier que je ne suis pas en train de me pendre accidentellement avec mes lacets. Merci 🙂

 

Heureusement, Ikea est là !

Ikea

Au-delà des Billy, des Expedit et de toutes les collections de bougies, je crois que ce que je préfère chez Ikéa, ce sont les bribes de conversations privées (mais hurlées quand même) dont on profite pendant la visite :

La fille : Tu veux que j’achète un tapis pour PEUT-ÊTRE faire plaisir à un putain de mec que je pourrais HYPOTHÉTIQUEMENT rencontrer ?!
La mère : Oui.

Njut* is in the air !
*Profiter, vibrer, s’éclater

« Passez votre BAFA » qu’ils disaient !

Juillet.
Colonie de vacances. Jeu de mimes avec les 5-7 ans, tous en ronde. Celui qui devine ce que mime son copain passe au centre et mime à son tour.
Gros avantage : ils pensent tous à peu près aux mêmes choses donc ça va vite et ça rit beaucoup.
Enfin… « Tous »… A peu près…

C’est au tour de Dimitri, 6 ans.
Il s’installe au centre, s’allonge sur le côté, tend ses jambes et des bras devant lui, contracte le tout, yeux grands ouverts, et ne bouge plus.
Les idées commencent à fuser :

– Un chat !
– Quelqu’un qui dort !
– Un hérisson !! (Alors… Oui, parfois on ne comprend pas, mais c’est pas grave.)

Apparemment, ce n’est rien de tout ça…

– Dimitri, tu peux parler si tu veux
– Non, je peux pas ! Ça parle pas !
– Ah ! Vous avez tous entendu, c’est un indice : c’est quelque chose qui ne parle pas !

Nouvelle salve de propositions :

– Une table !
– Un doudou !
– Un arbre ?
– UN HÉRISSON ! (Sait-on jamais !)

Toujours pas… Cela fait 15 minutes que Dimitri est allongé devant nous, sans rien dire. Le groupe commence à se déconcentrer…

 

– Tu donnerais un indice aux autres pour les aider un peu..?
– Non, c’est de la triche !!
– Ah. Pardon… Bon… Vous avez d’autres idées…?
-…
-…
-… Un hérisson..?
– Dimitri, on dirait bien que tu as gagné ! Bravo ! Tu peux nous dire ce que c’était ?
– Bah c’était facile !!!! UNE VACHE MORTE AU FOND DE L’EAU !!!
-… On aurait plus dit un hérisson…

 

On n’est pas à l’abri d’entendre à nouveau parler de ce garçon un jour… à la FIAC.

 

Herisson

Qui m’a traité de vache ?!

 

Crédit photo : http://instagram.com/biddythehedgehog