Lors d’une douce matinée parisienne, alors que je me dirigeais tranquillement vers mon lieu de travail, une charmante vielle dame me fit signe de m’arrêter.
(COMPRENDRE : j’étais presque en retard, je venais de descendre mes 6 étages d’escalier en colimaçon en courant – je me sentais donc aussi bien qu’après avoir bu 6 mojitos en ayant la grippe – et je slalomais entre les badauds pour aller prendre le métro quand cette dame m’a fait signe.)
– Excusez-moi mademoiselle !
– Oui ? Bonjour…
– Bonjour mademoiselle. Je cherche la rue Lamartine, s’il vous plaît. Vous savez où elle se trouve ?
– … Il me semble que oui mais j’ai un doute. Attendez, on va regarder sur le plan.
– Oh merci, c’est très gentil à vous.
(J’allais clairement être en retard mais franchement, cette dame était tellement gentille… Et puis ça aurait pu être ma grand-mère.)
– Voilà ! Regardez, vous prenez cette rue, vous allez tout droit et ce sera la 3ème grande rue à gauche.
– Vous êtes sûre ?
(Autant à froid, il y a de grandes chances que je t’envoie chercher la Tour Eiffel du côté de la Gare du Nord – je pense même qu’il y a des touristes perdus qui errent dans Paris depuis 3/4 ans par ma faute – autant avec un plan sous les yeux, je me plante rarement…)
– Oui oui, je suis sûre, ne vous inquiétez pas (sourire rassurant pour qu’elle ait confiance). Vous en avez pour 10 minutes maximum. Bonne journée madame.
Et c’est précisément à CETTE seconde que ça a dérapé….
– 10 minutes ? 10 MINUTES ? MAIS C’EST TRÈS LOIN, ÇA ! VOUS CROYEZ QU’À MON ÂGE JE N’AI QUE ÇA À FAIRE DE MARCHER 10 MINUTES, MADEMOISELLE ? ÇA VOUS AMUSE ?
– … (QUI a nourri le gremlins ?!?!)
– ALORS ? JE FAIS COMMENT ?
– …
– ALORS ?
Mamie a alors gentiment repris sa route en me laissant figée sur mon coin de trottoir, le portable à la main, en état de choc post traumatique.
(Je vous passe les regards accusateurs des passants qui se demandaient ce que j’avais bien pu faire pour la mettre à ce point en colère…).
Mes parents me l’ont pourtant tellement répété :
NE PARLE PAS AUX INCONNUS !