Il fait chaud sur la ligne 9

Sur la ligne 9, on trouve aussi des gens très serviables qui, même aux heures de pointe,

  1. t’expliquent comment composter ton billet en faisant une chorégraphie sur « Je vais et je viens »
  2. sont toujours prêts à sortir leur plan de métro pour t’aider à trouver ton chemin

Plan de métro

Le respect des anciens

Lors d’une douce matinée parisienne, alors que je me dirigeais tranquillement vers mon lieu de travail, une charmante vielle dame me fit signe de m’arrêter.
(COMPRENDRE : j’étais presque en retard, je venais de descendre mes 6 étages d’escalier en colimaçon en courant – je me sentais donc aussi bien qu’après avoir bu 6 mojitos en ayant la grippe – et je slalomais entre les badauds pour aller prendre le métro quand cette dame m’a fait signe.)

– Excusez-moi mademoiselle !
– Oui ? Bonjour…
– Bonjour mademoiselle. Je cherche la rue Lamartine, s’il vous plaît. Vous savez où elle se trouve ?
– … Il me semble que oui mais j’ai un doute. Attendez, on va regarder sur le plan.
– Oh merci, c’est très gentil à vous.
(J’allais clairement être en retard mais franchement, cette dame était tellement gentille… Et puis ça aurait pu être ma grand-mère.)
– Voilà ! Regardez, vous prenez cette rue, vous allez tout droit et ce sera la 3ème grande rue à gauche.
– Vous êtes sûre ?
(Autant à froid, il y a de grandes chances que je t’envoie chercher la Tour Eiffel du côté de la Gare du Nord – je pense même qu’il y a des touristes perdus qui errent dans Paris depuis 3/4 ans par ma faute – autant avec un plan sous les yeux, je me plante rarement…)
– Oui oui, je suis sûre, ne vous inquiétez pas (sourire rassurant pour qu’elle ait confiance). Vous en avez pour 10 minutes maximum. Bonne journée madame.

Et c’est précisément à CETTE seconde que ça a dérapé….

– 10 minutes ? 10 MINUTES ? MAIS C’EST TRÈS LOIN, ÇA ! VOUS CROYEZ QU’À MON ÂGE JE N’AI QUE ÇA À FAIRE DE MARCHER 10 MINUTES, MADEMOISELLE ? ÇA VOUS AMUSE ?
– … (QUI a nourri le gremlins ?!?!)
– ALORS ? JE FAIS COMMENT ?
– …
– ALORS ?

Mamie a alors gentiment repris sa route en me laissant figée sur mon coin de trottoir, le portable à la main, en état de choc post traumatique.
(Je vous passe les regards accusateurs des passants qui se demandaient ce que j’avais bien pu faire pour la mettre à ce point en colère…).

Mes parents me l’ont pourtant tellement répété :
NE PARLE PAS AUX INCONNUS !