On n’est pas fatigué !

Hier soir avait lieu ma soirée préférée de toute l’année entière. Et comme chaque année, elle a été à la hauteur de mes espérances.
Autant vous dire que si je ne suis pas rentrée tard tard, je ne me suis pas couchée à 22h non plus.

Ce matin, forcément quand le chat a sonné et que le réveil a… (merde… est-ce que j’ai nourri le réveil ?), j’ai d’abord pensé à tenter le coup de bluff fait il y a 3 ans par une de mes collègues : appeler au bureau à 15h en jurant que j’étais persuadée qu’on était samedi (ndlr : histoire vraie !). Et puis non. Pas question. On s’amuse, on assume et on se lève (en se félicitant TELLEMENT de ne pas avoir trop bu ! Et en se notant tout de suite pour l’an prochain de poser ce foutu vendredi.)

Pour me donner un peu de courage et ne pas m’endormir en me brossant les dents (oui, ça peut m’arriver), j’allume l’iPad dans la salle de bain.
Eh bien il m’aura fallu 10 minutes pour réaliser que je regardais un épisode de Mickey et non pas Télématin. DIX MINUTES !
D.I.X.M.I.N.U.T.E.S
Plus de 3 cycles de brosse à dents électrique (Sans baver. Ca relève limite du réflexe de survie)

Conclusion : je suis morte de fatigue.
Mais j’ai l’haleine fraîche.

Si, si, la famille

On pense que les aventures n’arrivent que dans cette jungle imprévisible qu’est le monde en dehors des 4 murs de notre appart.
Ouais, c’est ça ouais…

Un soir, je reviens de la fac (au moment des faits, je vis donc encore chez mes parents) et en entrant dans le salon, je tombe sur ma maman, assez inquiète, et ma petite sœur (environ 15 ans à l’époque). Ma mère a déposé la chienne sur la table et est en train de… de…. l’ausculter ? Elle la regarde sous toutes les coutures et la manipule pour voir si elle a mal quelque part.

Moi : Qu’est-ce qu’il se passe ? Ficelle (oui, oh, ça va hein !) a un problème ?
Ma mère : Je ne sais pas, elle a perdu des poils à plusieurs endroits. Ca lui fait comme des plaques mais je ne comprends pas pourquoi.
Ma sœur : Oui, bah j’y suis pour rien !

Ouvrons une parenthèse.
Petite astuce  : ne vous justifiez JAMAIS au sujet d’un truc pour lequel on ne vous demande rien. C’est suspect. Encore plus que de dire que vous n’avez pas mangé de mille-feuilles alors que vous avez du sucre glace plein la moustache (coucou papa o/ ).
Fermons cette parenthèse.

Moi : Qu’est-ce que tu lui as fait ?
Ma sœur : Mais rien ! Je vous jure que j’ai rien fait ! On m’accuse tout le temps dans cette maison, c’est chiant ! J’en ai marre, à la fin ! C’EST.PAS.MOI.OK ?
Ma mère : Ok, ok… Mais ne crie pas comme ça ! Je l’emmène chez le véto tout de suite… Mais je te préviens, si j’y vais pour rien et que je découvre que…
Ma sœur : BON C’EST BON, CA VA, C’EST MOI….
Ma mère : Mais qu’est-ce que tu lui as fait ?!

Silence. Suspense.
Puis soudain.

Ma sœur : C’est pas ma faute ! C’est papa qui voulait pas que j’essaie la tondeuse sur sa tête ! VOILA !

On notera la logique…
En attendant, ma mère et moi avons remporté la médaille d’or du contrôle de fou rire par équipe aux J.O. du LOL de 2003 (et je regrette un peu que mon père ait été si frileux… On aurait manqué la médaille… mais on se serait bien marrées !)

Wonder Woman, les licornes et moi

Vous voyez ces matins où vous vous levez en vous disant « Allez, ça va le faire ! »… en sachant pertinemment que non, ça ne va pas trop le faire mais tant pis ?
Ce jour-là, je vis précisément l’un de ces matins. Je me suis couchée un peu fiévreuse, et me suis réveillée, en toute logique, malade comme un chien avec environ 45,5°. À 2 doigts d’avoir des hallus, je prends donc la décision qui s’impose : je vais travailler (gros bisous les 3 jours de carence !).
Autant vous dire qu’avant même d’avoir pu dire 3 fois « Fervex », mon état s’est légèrement dégradé (si si, c’est possible) et que je finis chez le médecin, puis aux Urgences. (La prochaine fois, au lieu de faire la maline au sujet des jours de carence, je resterai au lit, hein…)

Et c’est à ce moment que la vie, qui devait s’ennuyer un peu jusque là, décide qu’il est grand temps de se marrer un peu !

Pour ceux qui ne me connaissent pas (à peu près tout le monde ici), je suis « une Situs ». Le petit nom de « Situs Inversus complet ». En gros, rien de grave, c’est juste que tous mes organes sont inversés, façon miroir. (J’ai le cœur à droite, le foie à gauche, etc…) Et vu qu’on n’est qu’1 sur 1 million* dans ce cas, autant vous dire que quand je débarque dans un hôpital, pour les médecins, c’est un peu comme si une licorne se promenait dans les couloirs. Je pense que le mec planqué dans Mickey à Disneyland à moins de succès que moi.

Me voilà donc aux Urgences, en panique, persuadée que je vais décéder dans les 5 prochaines minutes et bien entendu, on profite de ma faiblesse pour me demander de mettre une blouse… Ouais ouais : LA blouse. La fameuse… Mais vu qu’elle est assez courte et totalement transparente, j’ai le droit de garder mes sous-vêtements. CHOUETTE, MERCI !
Je me retrouve donc dans ce box, pas tout à fait à mon avantage, pas tout à fait au mieux de ma forme non plus, sans même un drap pour me planquer (oui c’était un peu spartiate…). Je prends 2 secondes pour me regarder et là, je réalise… Je comprends ce qu’il va se passer. Je comprends aussi que c’est trop tard… (Petite musique de film d’horreur pour bien te faire sentir que ça va mal tourner).

Quelques minutes plus tard (pas le temps de fuir, donc), la porte s’ouvre. La nouvelle de la présence d’une licorne-situs-inversus s’est propagée : mon « box » devient un hall de gare dans lequel défilent médecins et étudiants.
Et j’accueille donc tout ce petit monde.
Quasi à poil…
Les jambes pas épilées.
EN CULOTTE WONDER WOMAN !

Elle te plaît pas, ma culotte ?!

Elle te plaît pas, ma culotte ?!

Message du labo qui a analysé ma prise de sang :

— On a retrouvé l’amour propre de la jeune fille dans une des éprouvettes.

*En vrai, les stats, c’est un peu n’importe quoi… C’est quelque part entre 1 sur 1 million et 1 sur 10 000 Il faudrait qu’on se compte un de ces quatre parce que là, ça ne fait pas sérieux… Mais en gros, on n’est pas nombreux.

Image : Nekoto – http://nekoto.tumblr.com/

Acheter l’Équipe, cette nouvelle quête du Graal

Un dimanche ensoleillé de juillet, je me dirige tranquillement vers le petit stand qui vend les journaux à la sortie du métro. Marion Bartoli a gagné Wimbledon la veille et j’ai envie d’en garder un souvenir.

— Bonjour madame, est-ce que vous avez L’Équipe, s’il vous plaît ?
— L’équipe de quoi ?
— Pardon ? Heu… L’Équipe… Le journal L’Équipe…

La dame échange quelques mots avec son mari. Tous les deux semblent assez fâchés contre moi (je n’ai toujours pas bien compris pourquoi… Ils avaient peut-être réservé le journal pour quelqu’un d’autre m’enfin si c’est ça, je n’y étais pour rien 🙂 )

— Prenez « Elle », plutôt.
— … Hein ?? Non, merci. Mais si vous le n’avez pas tant pis…

Et alors que j’allais partir, elle attrape un exemplaire du journal qu’elle me jette sur la table…

« Prenez Elle, plutôt », sérieusement ?? La prochaine fois je lui demande Playboy et j’abonne son mari à « Femme actuelle ».

Bartoli_Wimbledon

C’est encore la faute d’Hannah Montana ?

hannah_montana

Un soir parmi tant d’autres dans une des rames de la ligne 9.
Mes voisins, un papa de 35/40 ans et un ami parlaient séries, tranquillement, quand soudain, sans prévenir : le dérapage.

L’ami : Et ta fille, elle regarde toujours les mêmes séries que toi alors ?
Le papa : Oui oui ! Elle regarde presque tout. Et elle se trouve des trucs à elle aussi. L’autre fois, elle m’a dit qu’elle voulait regarder « Xena, princesse guerrière ». Je me suis dit « cool ! une princesse, mais guerrière. Pas trop culcul donc ». C’était bien jusqu’au moment où j’ai vu la blonde qui commençait à lui toucher les seins à Xena. Là, non ! Et puis c’était quand même un peu violent. Donc j’ai dit stop. Mais là ça va, elle est passé sur un autre truc : Grand Galop
L’ami (Team 1er degré) : Ah ? Et c’est moins violent, Grand Galop ?
Le papa (Team 1er degré bis) : Oui, quand même. Et puis elle regarde aussi beaucoup Disney Channel et tous leurs trucs avec des prénoms : Hanna Montana, Zack et Cody, Prénom et Prénom
L’ami : Prénom et Prénom ?
La papa : Ouais, sur cette chaîne, c’est que des séries avec des prénoms. Et même quand il y a des films, c’est avec les prénoms en question, c’est dingue ! Mais sa préférée c’est Hannah Montana. En plus, dans la série, le papa fait de la musique, alors tu penses..
L’ami : Oui, c’est comme à la maison. Elle doit s’identifier.
Le Papa : Voilà. Sauf qu’elle m’agace un peu, elle préfère le papa d’Hannah Montana. Elle le trouve mieux que moi.
L’ami : T’inquiète pas, c’est normal, c’est la télé, ça fait un peu rêver.
Et là, LA crise de jalousie :
Le papa : Rêver ? Non mais attend, en plus il a une coupe de cheveux de merde ! D’ailleurs dans cette série, c’est dingue, tous les mecs ont des coupes de merde, je ne comprends pas ! Je ne comprends pas ce qu’elle leur trouve !*

Quand je vous dis qu’on ne s’ennuie jamais sur la ligne 9.

*ndlr : je me permets de préciser que je partage entièrement l’avis de ce monsieur :

Le père

Le père

Le frère

Le frère

Un pote aux cheveux longs

Un pote aux cheveux longs

Un autre pote aux cheveux longs

Un autre pote aux cheveux longs

Les signes qui ne trompent pas

21h, quelque part dans le 20ème arrondissement.

En rentrant chez moi je passe devant un groupe de garçons, look casquette / baskets, en train de parler dans un talkie walkie. J’ai d’abord cru que c’était des policiers « en civils » (en civils des années 2000, et pas 1980 pour une fois) jusqu’à ce que l’un des garçons pose une question et qu’une voix dans le talkie lui réponde :

– Ouais, Épervier ??
– Weeeeesh ma gueule !

Ce n’était pas la police.

Le respect des anciens

Lors d’une douce matinée parisienne, alors que je me dirigeais tranquillement vers mon lieu de travail, une charmante vielle dame me fit signe de m’arrêter.
(COMPRENDRE : j’étais presque en retard, je venais de descendre mes 6 étages d’escalier en colimaçon en courant – je me sentais donc aussi bien qu’après avoir bu 6 mojitos en ayant la grippe – et je slalomais entre les badauds pour aller prendre le métro quand cette dame m’a fait signe.)

– Excusez-moi mademoiselle !
– Oui ? Bonjour…
– Bonjour mademoiselle. Je cherche la rue Lamartine, s’il vous plaît. Vous savez où elle se trouve ?
– … Il me semble que oui mais j’ai un doute. Attendez, on va regarder sur le plan.
– Oh merci, c’est très gentil à vous.
(J’allais clairement être en retard mais franchement, cette dame était tellement gentille… Et puis ça aurait pu être ma grand-mère.)
– Voilà ! Regardez, vous prenez cette rue, vous allez tout droit et ce sera la 3ème grande rue à gauche.
– Vous êtes sûre ?
(Autant à froid, il y a de grandes chances que je t’envoie chercher la Tour Eiffel du côté de la Gare du Nord – je pense même qu’il y a des touristes perdus qui errent dans Paris depuis 3/4 ans par ma faute – autant avec un plan sous les yeux, je me plante rarement…)
– Oui oui, je suis sûre, ne vous inquiétez pas (sourire rassurant pour qu’elle ait confiance). Vous en avez pour 10 minutes maximum. Bonne journée madame.

Et c’est précisément à CETTE seconde que ça a dérapé….

– 10 minutes ? 10 MINUTES ? MAIS C’EST TRÈS LOIN, ÇA ! VOUS CROYEZ QU’À MON ÂGE JE N’AI QUE ÇA À FAIRE DE MARCHER 10 MINUTES, MADEMOISELLE ? ÇA VOUS AMUSE ?
– … (QUI a nourri le gremlins ?!?!)
– ALORS ? JE FAIS COMMENT ?
– …
– ALORS ?

Mamie a alors gentiment repris sa route en me laissant figée sur mon coin de trottoir, le portable à la main, en état de choc post traumatique.
(Je vous passe les regards accusateurs des passants qui se demandaient ce que j’avais bien pu faire pour la mettre à ce point en colère…).

Mes parents me l’ont pourtant tellement répété :
NE PARLE PAS AUX INCONNUS !