On en était donc à : « Si on rentrait trinquer à la santé de 2010 (en tentant d’oublier cette image de Mariah bourrée en robes trop petites) »
FLASHBACK :
Départ pour le concert :
— Bonsoir, une vitre de notre chambre est cassée.
— On ne peut pas vous changer de chambre, l’hôtel est complet mais on va trouver une solution rapidement.
Et nous voilà donc de retour à l’hôtel…
Je le savais que je préférais le mot « vitrier »… On a à peine mis un pied sans la pièce qu’on sent bien que la « solution » trouvée pour la soirée n’est pas des plus efficaces puisqu’elle consiste tout simplement à… Accrochez-vous bien… scotcher le rideau au mur de part et d’autre de la fenêtre.
Voilà. Les mecs, ils nous bassinent avec la NASA, le FBI, Bruce Willis et ils te SCOTCHENT UN RIDEAU AU MUR ! On est au pays de Mac Gyver, vous n’avez pas le droit de faire un truc pareil ! Mettez un bout de plastique, de carton, une plaque du four, je ne sais pas mais faites un truc et par pitié : DO NOT SCOTCH THE RIDEAU ! All I want for Christmas is you… And a fucking window !
Du coup, on retourne à la réception, on discute et on trouve un compromis : ça reste comme ça vu qu’il n’y a aucune autre solution possible un 1er janvier à 1h du matin.
Ça va qu’on a du Champagne pour oublier un peu… Les garçons nous laissent les 2 verres à dent. Eux boivent respectivement dans une petite bouteille d’eau format sport (celle avec le bouchon pour téter, oui) et directement au goulot. Cette soirée est définitivement placée sous le signe du glamour. Le tout pendant que le vent s’engouffre dans le rideau pour en faire une grande voile qui se gonfle dans la chambre. Dis comme ça c’est presque beau. En vrai, c’est juste froid. On se croirait presque en croisière. À tout instant on s’attend à ce qu’un mec gueule « Iceberg à tribord » dans le couloir. Le Titanic juste avant le naufrage. Et comme eux, on n’a pas de canot de sauvetage : c’est con parce que ça, contre la fenêtre, ça aurait pu boucher un peu (plutôt que votre foutu rideau scotché).
Il fait tellement froid que plutôt que de lutter, on va se coucher. L’un des garçons se met en pyjama et part dans la salle de bain. Grosse erreur de timing : on le voit ressortir en courant quelques instants plus tard pour trouver un refuge où finir de se brosser les dents : sous sa couette. De mon côté, je passe en dernier, restant la plus habillée possible jusqu’au moment fatidique du « pyjama/sprint ». Je saute dans le lit où se trouve déjà ma pote qui m' »accueille », totalement au 1er degré :
— Ah ça y est t’es là ! J’ai eu peur…
— De quoi ?
— De mourir de froid !!! Je peux me coller ?
Finalement on est encore en vie mais je pense qu’il est important de tirer des enseignements de cette histoire :
- « Solution » ne voudra jamais dire exactement ce que vous espérez (et ne voudra jamais dire « vitrier » non plus)
- Scotcher un rideau à un mur ne sert à rien. Jamais. Alors, peu importe les circonstances ou toutes les bonnes raisons que vous pourrez vous inventer : DO NOT SCOTCH THE FUCKING RIDEAU AND CALL THE VITRIER
- Mac Gyver n’est pas New Yorkais
MAKING OF :
Afin d’être bien certaine de ne rien oublier ou modifier, j’ai demandé aux protagonistes de cette aventure de me raconter ce dont ils se souvenaient. Eh bien sachez que j’avais oublié 2/3 trucs… Morceaux choisis (la fan de Metallica a encore le micro de Meuraya en travers de la gorge, je crois) :
- Les places à 10 000 dollars pour être placés au pire endroit possible alors que le concert n’est même pas complet… au moins on aura assisté à la mise en place de Mariah (dans son traineau complètement noyée dans le tulle et la mousseline de la robe de mère Noël)
- Les fans insupportables qui dansent, qui geignent « Oh my god oh my god oh my god » avec moult moulinets de main, de larmes au coin des yeux et qui chantent mon dieu qui CHANTENT en plus de Mariah t’imagines l’angoisse ?! (enfin qui chantent qui crient soyons clairs) et sont à la limite de l’évanouissement !
- Les robes (on fait l’impasse sur les micros glitter on est charitable)… Les robes serrées à t’en scier le gras de l’aile de poulet limite ça te crée de nouveaux seins au-dessus du bustier… tout en glitter et dans une palette de couleurs digne de « Barbie fait le tapin ». Du coup c’est tout un problème de réussir à s’assoir puis s’allonger sur la méridienne pour descendre des coupettes bien avant minuit (tout artiste a, bien sûr, une méridienne sur scène c’est le minimum…). Sans oublier qu’on met la robe à l’épreuve avec tout ce qu’on a à faire rentrer dedans : tu penses bien que, du coup, le micro se fait constamment la malle… Donc on hèle, au début discrétos, puis rapidement de moins en moins gentiment, la pauvre costumière qui est donc costumière, pas magicienne …
- Le « show » ? Bref ! Au bout d’à peine 1h, soit à environ 00h02, le concert est fini. On peut enfin rentrer chez nous et essayer de mettre tout ça derrière nous ! Peut-être que cette fois on n’aura pas a montrer toutes nos résa d’hôtel pour pouvoir pénétrer dans le périmètre autour de Time Square qui se transforme en check point militaire à partir de 16h la veille du Nouvel An pour « la descente de la boule » (moi ça m’avait fait marrer mais pas le policier)… et enfin boire notre bouteille de champagne dans nos verres à dent ? Pas terrible du champagne chaud, me direz-vous ? Pas d’inquiétude, l’hôtel a pensé à tout, notamment à la fenêtre pétée qui fait que tu es loin de risquer le choc thermique par rapport au -26° constaté à l’extérieur.
Mais nous on est comme ça, c’est pas la destination qu’on aime c’est le voyage !