Je savais bien que je n’aimais pas les robes. Mais je n’avais pas anticipé le chaos qu’entrainerait le simple fait de DECIDER d’en porter une..!
Ce WE, une amie et collègue fête ses 40 ans (alors qu’elle a l’air d’en avoir 32, ce qui est extrêmement agaçant mais c’est un autre sujet). C’est un événement auquel elle pense depuis des mois : elle veut faire les choses en grand. Elle m’annonce le thème : Festival de Cannes.
Je m’installe donc tranquillement en PLS et, entre 2 syncopes, je commence à réfléchir à ma tenue.
Mon premier réflexe : la survie.
— On est d’accord qu’il y a plein de gens qui montent les marches en jeans.
— ….
— …. Non ?
— Non.
Mon deuxième réflexe : la négociation
— Attends, Sharon Stone a bien monté les marches en pyjama et pieds nus ! Je peux aussi, si je veux.
— Oui, tu peux.
— Sérieusement ?!
— Si tu veux passer la soirée sur le trottoir, oui, bien sûr.
Du coup, je raye aussi de ma liste les options short/tongs et déguisement de Palme d’Or. Plus qu’une solution : je vais mettre…. UNE ROBE. L’avantage c’est que quand tu es déjà en PLS, le passage en position fœtale est rapide. (Je vous entends crier « Smoking ! Smoking ! » J’y ai pensé mais j’ai 10kg en trop en ce moment. J’adorerais avoir un vrai smoking mais je m’en offrirai un quand je me plairai. Ce sera un peu ma récompense.)
S’en suit alors une quête de LA robe. J’aurais plus vite fait de mettre la main sur Xavier Dupont de Ligonnès… Je finis quand même par en dénicher une jolie noire, simple, qui sera parfaite avec quelques accessoires. Enfin… « Je »… ON me la déniche, avec les accessoires qui vont parfaitement avec pendant que j’hyper ventile dans la cabine d’essayage. (Si j’avais dû chercher seule, en ce moment, je serai probablement assise en larmes et en sous-vêtements au milieu d’un magasin.)
A propos des sous-vêtements justement… Bien entendu, je n’ai rien de compatible avec la fameuse robe. Pour le bas, absolument tout ce dont je dispose fait des marques assez disgracieuses sous ladite robe (alors que sous un bon vieux jeans, ça passait tout seul. BREF.). Vu que je n’ai pas l’intention de passer la soirée cul nu (n’est pas Afida qui veut), j’opte pour une solution aussi radicale qu’inédite : la culotte gainante. Me voilà partie à essayer quelques modèles. À Carrefour. Dans une cabine plantée presque au milieu de la boulangerie. Je vous laisse imaginer la scène : moi, me tortillant tout ce que je peux (parce que qui dit « gainant » dit « serré à la limite du garrot ») pendant qu’entre le rideau et la cloison de la cabine, je vois passer des familles avec leur caddie, le mec de la boulangerie qui vient remettre des baguettes en rayon… Hyper confortable !
Pour le soutien-gorge heureusement, c’est beaucoup plus simple ! J’ai besoin du même que d’habitude mais en noir. Facile. Jusqu’à ce que je veuille payer :
— C’est pour vous ?
— Oui.
— Ce n’est pas votre taille.
— (Naïve, je prends ça pour une question) Si, c’est bon, c’est parfait.
— Non, je sais ce que je dis. Je ne peux pas vous vendre ça.
— (Ah. Donc ce n’était pas une question.) Je vous assure que c’est bon. Je porte le même. Dans la même taille et ça va parfaitement. Merci.
— (La dame hausse le ton. Les clientes s’arrêtent pour nous regarder. Et nous écouter. Débattre sur la taille de mes seins donc. Me voici de retour en PLS.) On s’en fiche de la taille, il y a plein de modèles et de formes donc ça peut changer ! Je vous dis que ça ne va pas !
— Madame, je porte le même modèle. Exactement le même. De la même marque. Dans cette taille. Et il me va très bien ! (Et puis ça va aller, calmez-vous j’achète un soutif, pas un appart. Si j’ai envie de me planter de taille et d’avoir un boob en fuite, c’est mon problème !)
— … (Petit moment de réflexion. Je crois qu’elle a enfin compris.) On s’en fiche ! Je vous dis que… (Ah non. Elle n’a pas compris.)
— (Au secours, venez me chercher…!) Laissez-moi tranquille !
— Ouhlalalala !
Et j’ai littéralement FUI dans le magasin..! Note pour plus tard, si un jour je rachète un truc là-bas : toujours affirmer que c’est pour offrir.
Toujours.
Même sous la torture.
Me voilà donc opérationnelle pour le Jour J.
Soulagement.
Jusqu’à ce que la soirée commence…
et au final , il t’allait ou pas ce soutif !!??? le suspense est insoutenable !!