Des pickpockets sont susceptibles d’agir dans cette note

Photo de marciedip

Photo de marciedip

Vendredi soir.
Assise dans le métro bondé (la ligne 9, encore et toujours…), je suis en train de terminer un excellent polar*. C’est presque le dénouement, la tension est à son comble et autant dire qu’à cet instant, je suis bien plus proche d’un flic sur le point de résoudre une histoire sanglante que d’une nana qui rentre du boulot. À deux doigts de me lever pour relever des empruntes sur la barre du métro.
Malgré tout, une agitation dans la foule attire mon attention. Je tourne la tête vers les portes et je découvre un type accroupi en train de… toucher…? non, de MASSER littéralement, les chevilles et les mollets d’un autre.
Bien… Bien bien bien…
Option A : le mec par terre est raide bourré et tente un plan drague légèrement hasardeux…
Option B : j’ai assisté à exactement la même scène le lundi précédent et il se passe un truc bizarre…

Je tourne à nouveau la tête pour mieux regarder et là, le mec debout à côté de mon siège sursaute. Je précise que ce monsieur se trouve juste derrière le touriste qui vient de gagner un massage gratos.
Je suis légèrement lobotomisée par mon bouquin, donc :
Son sursaut = sortir 1kg de cocaïne sous la truffe d’un chien policier = rentrer dans ma salle de bain alors que je suis sous la douche et que je viens de regarder Psychose
–> ÇA INTERPELLE !

Du coup je fais semblant de continuer mon livre et je tente des petits tests… Je lève la tête en faisant mine de regarder le plan de la ligne 9 et à chaque fois, une des mains à un mouvement de recul. T’es tellement discret, mec…

Et d’un coup, tout s’accélère. Le mec accroupi qui, entre temps s’était relevé, fait tomber une montre au sol et se baisse à nouveau pour la ramasser… Il en profite pour reprendre le massage du touriste histoire de détourner son attention pendant que le mec à côté de moi avance nettement sa main dans la veste du monsieur.
Une dame s’exaspère du manège et finit par râler en demandant ce qui se passe.
Allez comprendre ce qui me prend… Je me lève en braillant :
— Ce monsieur est en train de faire les poches !
Je m’attends à une vague de « oh!! » et de « hannn ! » d’indignation mais non… Ambiance de messe de minuit dans la rame (toujours totalement blindée). Je re tente ma chance, en attrapant le bras de monsieur « pas discret »
— Ce monsieur est en train de lui faire les poches !
Ce ne sont ni plus ni moins que ZÉRO personnes qui viennent me soutenir face à deux mecs qui font 2 têtes de plus que moi. Mais la scène a l’air vachement sympa à regarder : personne ne parle, tout le monde est très attentif. CHOUETTE !

Finalement, monsieur « pas discret » jette le porte-feuille par terre (il avait fini par réussir à choper !) et sort vite sur le quai, suivi de près par monsieur « accroupi ».
Le touriste comprend ENFIN ce qui s’est passé (je ne sais pas si, dans son Lonely Planet, on lui raconte que se faire tâter les mollets est monnaie courante à Paris mais jusque-là, il ne s’était pas vraiment plaint) et ramasse son bien.
C’est à ce moment-là que la dame qui avait râlé décide de m’aider un peu dans ma croisade (bon, c’est trop tard, mais merci, vous êtes la seule) :
— Monsieur lâchez ça ! C’est à vous ce porte-feuille ?! À qui vous l’avez pris ?!
— Heu… Oui mais non.. C’est le sien…
— Aaaaah….. C’était l’autre le voleur ?!? Bah c’est fou ça, mademoiselle, j’avais rien compris…
— Je vois ça…

Conclusions :

  • La RATP ne propose pas de forfait « zones 1 et 2 + massage détente » (seul le sauna est offert à l’ensemble des usagers durant les mois d’été) donc si un mec vous tripote les jambes, jetez un coup d’oeil derrière vous, on ne sait jamais…
  • … Et si vous voyez que c’est en train d’arriver à quelqu’un d’autre que vous, soyez sympa : dites un truc. 😉
  • Merci à Olivier Norek d’avoir opté pour un polar : je pense que j’aurais été un peu moins « attentive » (nerveuse ? au bord de l’attaque cardiaque ?) s’il avait écrit une aventure de « Petit ours brun ».

Code93

*Code 93 de Olivier Norek. Un vrai bon polar dans lequel il est question d’un cadavre pas vraiment mort, d’un décès par auto combustion plus que suspecte et du quotidien de la SDPJ 93. Le fait que le tout soit écrit par un lieutenant de police rend l’histoire ultra réaliste. Je ne peux que vous le conseiller !

Les paris sont ouverts (et à consommer dans les 2 jours après ouverture…)

3 garçons sur la ligne 9.
Totalement 1er degré.
Malheureusement, j’ai manqué le début de la conversation mais je partage tout de même ce petit morceau avec vous :

— Je te parie 1 tranche de jambon que c’est ça !
— Et moi, 2 tranches de jambon et du fromage !
— Vous êtes malades ?

Apparemment, les usagers de la ligne 9 aussi connaissent la crise…
Une question subsiste tout de même :
Jambon

Les signes qui ne trompent pas

21h, quelque part dans le 20ème arrondissement.

En rentrant chez moi je passe devant un groupe de garçons, look casquette / baskets, en train de parler dans un talkie walkie. J’ai d’abord cru que c’était des policiers « en civils » (en civils des années 2000, et pas 1980 pour une fois) jusqu’à ce que l’un des garçons pose une question et qu’une voix dans le talkie lui réponde :

– Ouais, Épervier ??
– Weeeeesh ma gueule !

Ce n’était pas la police.

Le respect des anciens

Lors d’une douce matinée parisienne, alors que je me dirigeais tranquillement vers mon lieu de travail, une charmante vielle dame me fit signe de m’arrêter.
(COMPRENDRE : j’étais presque en retard, je venais de descendre mes 6 étages d’escalier en colimaçon en courant – je me sentais donc aussi bien qu’après avoir bu 6 mojitos en ayant la grippe – et je slalomais entre les badauds pour aller prendre le métro quand cette dame m’a fait signe.)

– Excusez-moi mademoiselle !
– Oui ? Bonjour…
– Bonjour mademoiselle. Je cherche la rue Lamartine, s’il vous plaît. Vous savez où elle se trouve ?
– … Il me semble que oui mais j’ai un doute. Attendez, on va regarder sur le plan.
– Oh merci, c’est très gentil à vous.
(J’allais clairement être en retard mais franchement, cette dame était tellement gentille… Et puis ça aurait pu être ma grand-mère.)
– Voilà ! Regardez, vous prenez cette rue, vous allez tout droit et ce sera la 3ème grande rue à gauche.
– Vous êtes sûre ?
(Autant à froid, il y a de grandes chances que je t’envoie chercher la Tour Eiffel du côté de la Gare du Nord – je pense même qu’il y a des touristes perdus qui errent dans Paris depuis 3/4 ans par ma faute – autant avec un plan sous les yeux, je me plante rarement…)
– Oui oui, je suis sûre, ne vous inquiétez pas (sourire rassurant pour qu’elle ait confiance). Vous en avez pour 10 minutes maximum. Bonne journée madame.

Et c’est précisément à CETTE seconde que ça a dérapé….

– 10 minutes ? 10 MINUTES ? MAIS C’EST TRÈS LOIN, ÇA ! VOUS CROYEZ QU’À MON ÂGE JE N’AI QUE ÇA À FAIRE DE MARCHER 10 MINUTES, MADEMOISELLE ? ÇA VOUS AMUSE ?
– … (QUI a nourri le gremlins ?!?!)
– ALORS ? JE FAIS COMMENT ?
– …
– ALORS ?

Mamie a alors gentiment repris sa route en me laissant figée sur mon coin de trottoir, le portable à la main, en état de choc post traumatique.
(Je vous passe les regards accusateurs des passants qui se demandaient ce que j’avais bien pu faire pour la mettre à ce point en colère…).

Mes parents me l’ont pourtant tellement répété :
NE PARLE PAS AUX INCONNUS !